Yvens B. est un photographe commercial basé à Montréal, spécialisé dans la photographie de portrait ainsi que dans le sport et le conditionnement physique. Avec une formation de CPA dans l'industrie technologique et une passion pour la course de longue distance et l'haltérophilie, il est un entrepreneur passionné qui s'est tourné vers la photographie après avoir aidé un ami dans la production de clips musicaux. Il explique: «Je suis tombé amoureux de l'art de la lumière et des caméras. En 2015, pour m'améliorer en photographie, j'ai acheté quelques lumières… Après d'innombrables séances photo et portraits, avec plus de 36 000 abonnés sur les réseaux sociaux, me voici !»
Nous avons parlé à Yvens B. de son travail.
photoED: En ligne, vous enseignez les aspects techniques de la photographie de portrait à des milliers de personnes. Parlez-nous de la communauté que vous avez créée sur les réseaux sociaux. Comment avez-vous commencé et qu'est-ce qui vous motive à continuer de partager vos savoir?
YVENS:
Je crois qu'il est important de partager ce que nous savons. J'aime toujours faire référence à une citation de Will Smith sur les livres. Il souligne que la lecture est importante parce qu' «Il y a des milliards de personnes qui ont vécu avant nous. Il n'y a pas de nouveau problème que vous pourriez confronter…».
Alors que je teste de nouvelles idées et rencontre des défis dans mon travail quotidien, je crois que partager la façon dont j'ai surmonté ces défis est bénéfique pour la communauté et pour moi. Bien que je n'aie pas encore écrit de livre, aborder un problème publiquement permet de tester de manière accélérée votre équipement, votre technique et votre approche. Ce test de résistance fait avancer ma créativité et la profondeur de mes connaissances tout en aidant les autres. Tout le monde y gagne.
photoED: Á travers la photographie qu'est-ce que vous aimez le plus dans la création d'histoires tant en ce qui concerne votre pratique personnelle ou pour les projets de vos clients?
YVENS:
Il se passe quelque chose de magique lorsque vous recevez une mission d'un client. Bien que j'adore raconter des histoires qui viennent de mon propre esprit, chaque fois que je reviens sur un projet exécuté pour un client, je ne peux m'empêcher de me sentir fier du fait que j'ai été choisi pour raconter ces histoires à travers ma vision. Cette vision est importante.
Pour démontrer davantage l'impact du créateur visuel sur le projet d’un client, j'aime faire référence aux livres qui sont adaptés en films. Vous pouvez donner le même livre à deux réalisateurs et obtenir des résultats largement différents. Bien que l'histoire ait été donnée par votre client, comment vous la cadrez, l'éclairez et lui donnez vie dépend principalement de vous. Vous êtes maintenant une partie intégrante de cette histoire.
Même dans vos projets personnels, ce mariage d'idées — du sujet, au maquilleur, en passant par votre objectif de choix, dans mon cas le Tamron 28-75mm f/2.8 G2 — donne naissance à une création qui a un mélange de différents ADN. Peu importe combien de collaborateurs ont ajouté leur essence dans un projet, la fierté de la création demeure, et c'est ce que je considère comme un tremplin pour mon prochain projet.
photoED: Quel travail a influencé le vôtre?
YVENS:
Mon travail de portrait a été influencé par de nombreux grands noms qui partagent ce qu'ils savent. Tous ne sont pas photographes. Sans ordre particulier, si je dois nommer des noms et expliquer comment ils ont changé ma manière d’aborder le portrait:
Joey L., un autre Canadien, m'a montré que les projets personnels sont la clé de la croissance et de l'optimisation de chaque aspect de la photographie.
Tim Tadder pour son approche exceptionnelle de la photographie sportive à haute production.
Récemment, j'ai commencé à aimer le travail de Justin Bettman, qui a un choix de couleurs impeccable.
Je dois ajouter un autre réalisateur canadien, Denis Villeneuve, qui m'a enseigné des leçons à travers ses films qui ont bouleversé ma façon de penser á la création et de rester un rêveur travailleur.
L'un des derniers grands réalisateurs restants, David Fincher, m'a appris que demander plus de votre production n'est pas un acte égoïste mais montre du respect pour votre produit final.
Enfin, j'aime regarder les peintures et voir comment les artistes qui avaient plus de temps ont créé des images qui ont traversé les siècles. À ce jour, nous nous battons pour préserver leur art. Leur travail donne des leçons que nous pouvons tous appliquer à notre propre travail.
photoED: Qu'est-ce qui rend une photographie réussie?
YVENS:
Je pense qu'une bonne photo est comme éviter un accident d'avion à un aéroport. C'est une série de décisions qui mènent à un excellent résultat final. Pour les portraits, je pense pouvoir résumer grossièrement en trois catégories.
Si nous commençons par les couches extérieures jusqu'au cœur, les éléments techniques doivent être solides. Une scène bien éclairée captera l'attention, ce qui est crucial de nos jours. Ensuite, une bonne caméra associée à un bon ensemble d'objectifs aide vraiment à rendre les choses plus fluide, car votre équipement ne doit pas vous ralentir. Par exemple, ces portraits ont tous été réalisés avec le Tamron 28-75mm f/2.8 G2 et le Sony a7R V en studio car ils m'ont donné la vitesse dont j'avais besoin pour capturer ces moments rapides. De la mise au point fluide et ultra-rapide, à l'ouverture constamment large, l'utilisation du 28-75mm f/2.8 G2 supprime une préoccupation que je n'ai pas à porter, me permettant de me concentrer sur la prochaine couche importante : le sujet.
Avec les deux premiers éléments en place, avoir un excellent sujet que vous pouvez diriger pour atteindre vos objectifs finaux — qu'il s'agisse d'un client ou d'un mannequin — vous donnera le meilleur outil pour façonner le pilier le plus important. Je souligne que le photographe est le réalisateur, car vous êtes responsable du résultat final. En adoptant cette approche, vous créez une bonne pression qui vous aidera à éviter les excuses et à planifier les trois éléments nécessaires afin que chaque séance se déroule bien.
photoED: Comment le travail en photographie vous a-t-il influencé personnellement?
YVENS:
Mon passé en tant que CPA m'a aidé à comprendre certains aspects des affaires, mais travailler en tant que photographe commercial et de portrait a ancré ces leçons dans ma vie quotidienne. Le principe des relations d'abord m'a aidé à comprendre la croissance des affaires.
La nature entrepreneuriale de la photographie a approfondi mon besoin de prendre des initiatives. Je l'appelle mon département R&D. Que ce soit en travaillant sur de nouveaux projets personnels ou en développant un style plus hybride pour servir mes clients, être un créateur et photographe à plein temps est similaire à être filmé tous les jours. Vous pouvez voir où vous avez échoué et ce sur quoi vous devez travailler.
Je prends la critique très au sérieux et travaille avec ardeur afin de m'améliorer — 1% mieux chaque jour est l'objectif.
photoED: Quel a été votre projet ou aventure préféré ou celui qui vous a le plus marqué personnellement?
YVENS:
Bien que je n'aie jamais eu de projet révolutionnaire, je pense que ma couverture du Speed Project m'a appris de nombreuses leçons que je vais chérir pendant longtemps.
Le Speed Project est une course de 500 km (plus de 310 miles) non sanctionnée de Los Angeles à Las Vegas. En collaboration avec un bon ami qui a tenté la version solo de cette course, j'ai documenté les progrès de l'athlète et l'événement pendant quelques mois.
Mon amour pour la photographie, le sport, et surtout la course de longue distance a fait de ce projet un rêve. Cela dit, la course ne s'est pas terminée comme nous le voulions, car mon ami s'est blessé en cours de route. Mais de ce voyage, j'ai réussi à le transformer en un projet encore plus grand où, pour résumer, je n'ai pas dormi pendant 48 heures, j'ai traversé LA à Vegas plus de trois fois en quatre jours, mais je ne me suis jamais autant amusé à documenter un événement. Aujourd'hui encore, je regarde ces portraits et je ne peux m'empêcher de sourire et de revivre ces expériences.
photoED: Parlez-nous de votre jour le plus difficile ou le plus exigeant en tant que photographe commercial. Qu'est-ce qui vous motive lors d'une journée difficile?
YVENS:
Bien que je ne puisse pas nommer de noms ou pointer des projets spécifiques pour protéger l'intégrité de mes clients, les journées les plus difficiles sont généralement celles où il y a une défaillance de communication. Cela se produit souvent en raison d'un manque de préparation et parce que certains objectifs ou rôles n'ont pas été clairement communiqués. Elles surviennent plus fréquemment lorsqu'il y a plusieurs couches entre le client et le photographe.
Lorsque ces situations se présentent, j'ai généralement deux objectifs : «être le héros dont mon client a besoin » et « combler le vide de leadership».
Bien que le premier objectif soit explicite, le second aide à atteindre le premier. En résumé, le vide de leadership est un principe que j'ai appris de Jocko Willink, un Navy SEAL. Il mentionne que, dans certaines structures, les gens se reculent souvent lorsqu'un problème survient.
Pour être le héros, par exemple, vous devez assumer un nouveau rôle de producteur, coordinateur, ou toute autre personne sur le plateau ayant les compétences pour résoudre un problème. Parfois, il suffit de prendre 10 minutes pour rassembler tout le monde, énumérer quelques solutions et choisir la meilleure option. Parfois, il s'agit d'appeler quelques personnes ayant plus d'expérience et de leur demander des conseils. Peu importe ce qui se passe, se souvenir de ces leçons, mettre mon ego de côté et examiner le problème sous un autre angle résout la plupart des problèmes. Souvenez-vous toujours que vous êtes le réalisateur sur le plateau.
photoED: Quel est votre projet de rêve? Où espérez-vous que la photographie vous mène à l'avenir?
YVENS:
En dehors de la réalisation de certains objectifs commerciaux ambitieux, je travaille à mettre en place mon travail pour raconter des histoires qui vivront au-delà de moi. Dans cette collection de rêves, je veux documenter des réalisations ou des voyages athlétiques uniques dans une vie, ajouter peut-être quelques films à mon CV, un livre, et peut-être une exposition en galerie de mon travail.
J'espère également pouvoir voyager beaucoup plus afin de partager mon amour pour la photographie avec des personnes également passionnées à travers le monde.
Cela et collaborer avec Denis Villeneuve (je suis aussi ouvert à David Fincher)!
photoED: Quels conseils donneriez-vous aux photographes qui débutent?
YVENS:
Quiconque commence dans la photographie commerciale devrait penser à construire des relations. Ne faites pas de pitch. Ne vendez pas. Construisez des relations. Ce seront des atouts solides pour faire avancer votre carrière.
Ensuite, créez le travail que vous souhaitez vendre. Photographiez souvent et partagez les bonnes choses que vous avez créées.
GEAR UP
Quelle est la caméra et l'équipement que vous utilisez le plus actuellement? Quel est votre objectif préféré? Parlez-nous de votre expérience avec les objectifs Tamron.
YVENS:
Mon équipement actuel est un Sony a7R V avec, bien sûr, tous les objectifs Tamron. J'ai encore un Sony A7R III plus ancien comme équipement de secours. Je suis généralement en train de débattre entre deux objectifs particuliers : le Tamron 35-150mm f/2-2.8 et le 28-75mm f/2.8 G2. Dans cette rotation, j'utilise également le Tamron 70-180mm f/2.8 G2 pour la photographie de portrait plus statique.
Comme je fais beaucoup de conférences de presse et de couverture médiatique pour la Ville de Montréal, j'ai besoin de quelque chose avec une grande portée pour capturer ces moments spéciaux avec les fonctionnaires publics. Le 35-150mm f/2-2.8 m'aide à n'emporter qu'un seul appareil. Mais lorsque je dois être vraiment rapide, comme lorsque j'ai couvert la compétition Hyrox de Montréal ou la Parade de la Fierté de Montréal, quelque chose d' ultra-léger et rapide comme le 28-75mm f/2.8 G2 est une bénédiction. J'ai assez de portée pour être large ou chercher des moments en zoomant à 75mm.
Avec tous les objectifs Tamron que je possède, j'ai l'avantage d'une ouverture constante de f/2.8, ce qui me permet de travailler dans des conditions de faible luminosité et d'obtenir autant de bokeh que je le souhaite tout en ayant un autofocus incroyablement rapide. Chaque fois que je fais un travail plus planifié, comme sur des plateaux commerciaux, le 28-75mm f/2.8 G2 et le 70-180mm f/2.8 G2 sont mes objectifs de choix.
Ils sont précis et répondent exactement à mes exigences. Je peux fermer à f/10 confortablement et garder les 61 MP du Sony a7R V nets et détaillés.
Bien que j'apprécie la commodité du 35-150mm f/2-2.8, je reviens souvent au 28-75mm f/2.8 simplement en raison des détails et de la résolution magnifiques que l'objectif offre tout en étant léger.
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